Le standard (FCI N°255/ 02.04.2001/ F)

TRADUCTION :
Dr. J.-M. Paschoud et prof. R. Triquet

ORIGINE :
Japon

DATE DE PUBLICATION DU STANDARD 
13.03.2001

UTILISATION :
Chien de compagnie

CLASSIFICATION F.C.I. :
Groupe 5 Spitz et chiens de type primitif
Section 5 Spitz asiatiques et races apparentées
Sans épreuve de travail

 

ASPECT GÉNÉRAL :
Chien de grande taille de constitution robuste, bien proportionné, avec beaucoup de substance ; caractères sexuels secondaires nettement marqués. Grande noblesse et dignité dans la simplicité. Construction robuste.

PROPORTIONS IMPORTANTES :
Le rapport entre la hauteur au garrot et la longueur du corps (de la pointe de l’épaule à la pointe de la fesse) est de 10 à 11, mais les femelles ont le corps légèrement plus long que les mâles.

 

La tête

Crâne : le crâne est bien proportionné par rapport au corps ; le front est large et le sillon frontal est net, sans rides.

 

Stop : marqué

 

Truffe : grosse et noire.

Un manque de pigmentation léger et diffus sur la truffe est acceptable uniquement chez les sujets blancs.
Toutefois la couleur noire est toujours préférée.

 

Museau : modérément long et fort ; sa base est large ; il va en s’amenuisant, mais il n’est pas pointu.

Le chanfrein est droit.

 

Mâchoires/dents : denture forte présentant un articulé en ciseaux.

 

Lèvres : serrées

 

Joues : modérément développées

 

Yeux : relativement petits, presque triangulaires vu que l’angle externe de l’œil est légèrement tiré vers le haut, disposés de façon à être modérément écartés, de couleur brun foncé ; plus la couleur est foncée, mieux cela vaut.

 

Oreilles : Relativement petites, épaisses, triangulaires, légèrement arrondies à leur extrémité, attachées modérément écartées, dressées et inclinées vers l’avant.

 

Le corps

Cou : épais et musclé, sans fanon, proportionné à la tête

 

Dos : droit et solide

 

Rein : large et musclé

 

Poitrine : haute avec région sternale bien développée ; les côtes sont modérément cintrées

 

Ventre : bien relevé

 

Queue : l'attache est haute ; la queue, épaisse, est portée bien enroulée sur le dos ; l’extrémité atteint presque le jarret lorsqu’on la tire vers le bas.

 

Épaules : Modérément obliques et développées

 

Coudes : Bien au corps

 

Avant-bras : Droit, doté d’une ossature puissante

 

Membres postérieurs : Bien développés, forts, modérément angulés.

 

Pieds : épais, ronds, cambrés et serrés.

 

ALLURES : Mouvement élastique et puissant.

 

La robe et la taille

 

POIL : Le poil de couverture est dur et droit ; le sous-poil est souple et dense ; le garrot et la croupe sont couverts d’un poil légèrement plus long ; le poil de la queue est plus long que celui du reste du corps.

 

 

COULEUR : Rouge-fauve, sésame ( poils rouge-fauve avec pointes noires), bringé et blanc. Toutes les couleurs citées ci-dessus, excepté le blanc, doivent présenter de « l’urajiro ». (Urajiro = poil blanchâtre sur les faces latérales du museau, sur les joues, sous la mâchoire, sur la gorge, le poitrail et le ventre, sur la face inférieure de la queue et à la face interne des membres).

 

 

Hauteur au garrot : mâles : 67 cm & femelles : 61 cm. 
Avec une tolérance de 3 cm en plus ou en moins

 

 

Défauts non éliminatoires

Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien être du chien.

 

  • - Mâles efféminés, femelles masculines
  • - Prognathisme supérieur et inférieur
  • - Dents manquantes
  • - Langue tachetéede bleu ou de noir
  • - Iris de couleur claire
  • - Queue courte
  • - Chiens craintifs

 

Défauts éliminatoires

- Chien agressif ou chien peureux.

  • - Oreilles non dressées.
  • - Queue pendante.
  • - Poil long (hirsute).
  • - Masque noir.
  • - Marques sur fond blanc.

 

Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d’ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
N.B. : Les mâles doivent avoir deux testicules d’aspect normal complètement descendus dans le scrotum.

Comment juger correctement un Akita ?

L'apparence générale

La couleur et l'aspect de la robe influencent grandement ce que nous appellerons "l'apparence générale". Bien évidemment, le plus important restent la structure et la conformité de l'Akita. Sa taille et ses proportions doivent avant tout respecter les paramètres précisés par le standard. Pour atteindre l'excellence en termes de conformité et de tempérament, l'Akita doit posséder d'autres qualités également.

 

Ses oreilles doivent être dressées selon un certain angle afin d'en avoir une vue correcte que ce soit de profil ou de face.

L'encolure doit d'exprimer de la puissance.

Le dos doit être droit et solide.

L'Akita doit posséder un fouet magnifiquement garni et bien enroulé sur le dos.

Les qualités du fouet doivent refléter toute la dignité du chien.

Les membres antérieurs et postérieurs doivent être équilibrés, posséder une angulation correcte et être harmonieusement placés.

La posture générale doit témoigner de l'assurance et de la noblesse.

Tandis que les femelles devront exprimer de la grâce et de féminité, il est attendu des jeunes chiens un air innocent et enjoué.

 

La tête

La figure 1 représente la tête vue de face. Chaque partie du visage contribue à donner une expression de noblesse, de dignité et de beauté dans la simplicité. La position et l'harmonie de la tête est donc un élément primordial dans l'apparence générale. Les oreilles de l'Akita ont la forme d'un triangle scalène (un triangle dont tous les côtés sont de longueurs différentes) et sont légèrement arrondies à leur extrémité.

Dans le cas d'une position idéale, une ligne qui partirait du sommet de l'oreille viendrait couper la base du triangle en son centre.

Si les oreilles sont trop dressées, la distance entre elles se ressert et devient trop étroite.

Si, au contraire, les oreilles sont trop basses, on parle alors de Kanzashi Mimi (簪耳 - oreilles en forme d'épingle à cheveux). Dans cette position, la face interne des oreilles tend à se décaler sur le côté pour prendre petit à petit la forme "en avion".

 

 

La forme des yeux et l'expression du regard sont deux indicateurs du caractère du chien et ont une influence sur la noblesse et la dignité de celui-ci.

 

L'œil doit avoir la forme d'un triangle scalène (et non en amande comme on peut le lire souvent) dont la base horizontale est plus longue que ses deux autres côtés. L'angle extérieur de l'œil est très aïgu (tiré-serré) et il doit être possible de tracer une ligne de part et d'autre de chaque coin de l'œil directement jusqu'à la base de l'oreille (figure ci-dessous à droite). Si l'écart entre les yeux est trop court, l'Akita possèdera un air très austère/sévère et méfiant. Si l'écart entre les yeux est trop ample, l'Akita aura un air manquant d'intelligence. Les yeux doivent être foncés. Un Akita aux yeux plus clairs manquera de dignité.

 

La figure 2 représente la tête vue de profil. Les lignes et les angles sous cette vue sont très importantes.

Si on trace une ligne partant de la point de l'oreille pour représenter l'angle de celle-ci, cette ligne doit être idéalement parallèle à la ligne représentant l'angle du cou. Si cet angle est trop large, cela indique que les oreilles sont trop dressées et que le chien manque de concentration. Si au contraire cet angle est trop aïgu, cela donne l'impression que le chien manque de moral et qu'il est d'un caractère maussade.

La ligne du chanfrein doit être presque parallèle avec celle du sommet du crâne. Le stop doit être marqué mais modéré. La profondeur du stop et la construction du front sont des éléments critiques dans la forme de la tête de l'Akita. Un léger pli partant entre les deux yeux et remontant jusqu'à l'arrière du crâne doit être présent sans pour autant former des rides sur le front. Si les lèvres s'étendent trop vers l'arrière, le chien manque alors de dignité et de l'une des caractériistiques des races japonaises.

 

Cette illustration représente les différentes formes de museau vues de face. Le standard officiel dit  : "modérément long et fort ; sa base est large ; il va en s’amenuisant, mais il n’est pas pointu. Le chanfrein est droit. Les lèvres sont serrées". La babine supérieure doit être courte, non pendouillante. Si celle-ci manque de fermeté, le museau perd alors toute sa substance et ne peut être de forme adéquate. Le museau peut avoir trois formes différentes : circulaire, triangulaire ou rectangulaire. La forme triangulaire manque de rondeur. L'arrête du nez est trop étroite et donne l'impression que quelque chose manque. La babine supérieure est pendante. Le museau rectangulaire, appelé Hakoguchi (箱口), manque de finesse et donne un aspect flasque. Le museau idéal est donc la forme circulaire, car elle possède cette rondeur qui exprime la finesse et la simplicité.

 

 

Corps, proportions et posture

La figure 4 montre une vue de profil du corps de l'Akita dans son ensemble pour mieux comprendre sa forme et ses proportions. La figure A représente la posture normale d'un Akita en position statique. Les lignes et les angulations de part et d'autre du corps sont harmonieuses et donc correctes. Cette posture montre avec précision les bons angles de positionnement de la tête, du cou, de la ligne de dos, de la position des pattes et de l'implantation du fouet.

La proportion idéale en hauteur, du garrot à la base de la poitrine, est de 10:5. Tandis que le ratio hauteur au garrot/longueur de corps est de 10:11.

Les pattes doivent être robustes et tenir sur des lignes parallèles peu importe le sens d'observation (de face ou de profil).

La posture illustrée par la figure B est appelée "posture assemblée". Les pattes avant sont placées trop en arrière tandis que les pattes arrières sont elles placées trop en avant sous le corps. Cette posture donne souvent une forme de "faucille" aux jarrets, alors que ceux-ci doivent être bien droits et perpendiculaires au sol. Les chiens qui se positionnent ainsi ont tendance à courber la ligne de dos, ce qui déséquilibre l'ensemble du corps. Visuellement, cela donne un chien qui manque de force de vigueur, et bien sûr de dignité.

La posture montrée par la figure C est dite en "chevalet de sciage" et est donc à l'opposée de la "posture assemblée" (figure B). Avec cette pose, les chiens affiche une ligne de dos faiblarde et un ventre plutôt relâché, ce qui donne une impression de faiblesse, de manque de tonus et de relâchement.

 

 

L'illustration ci-contre est une vue de face de la totalité du chien. Sous cet angle, les proportions, la forme et la structure de la tête, du cou, de la poitrine, des épaules, des pattes avant et des pieds sont importants. Il est primordial de bien évaluer l'harmonie et l'équilibre de la large et puissante encolure, la construction de la tête, le bon développement de la poitrine et la robustesse des pattes qui portent l'ensemble.

 

Les épaules doivent être solides et bien implantées, et les pattes doivent avoir une forme arrondie, épaisses et puissantes.

 

L'écart entre les deux pattes avant doit être correct (A). Si la posture est trop écartée (B) ou trop serrée (C), cela donne un sentiment d'inconfort et d'instabilité. Un excès ou un manque d'ossature sur les pattes avant, de même que des pieds trop écartés seront synonymes d'un manque de force.

 

 

Cette illustration ci-contre montre l'arrière du chien.

 

L'écart entre les pattes arrière ainsi que leur structure et leur implantation dans l'arrière-train.

 

Les reins doivent être musclés pour indiquer une bonne forme physique et de la puissance. Les pattes arrière doivent être droites et parallèles lorsqu'elles sont observées sous cet angle.

Les jarrets ne doivent pas se tourner vers l'intérieur (B) ni vers l'extérieur (C).

Des jambes bien droites mais dont l'écart serait trop étroit (bassin court) ne sont pas non plus souhaitées. Ces trois points doivent donc être considérés comme des défauts.

 

Les pattes avant

La figure ci-contre offre une vue de profil des pattes avant. Cette paire de patte sert de support à la lourde tête, la large encolure et la puissante poitrine et doit également être capable de subir le stress et la tension liées à tous les mouvements directionnels.

Leur structure osseuse se compose de la scapula (omoplate), de l'humérus, du radius et du cubitus (bras), les os du carpe (poignet), du métacarpe (paturon) et des phalanges (pied).

Le schéma à gauche (A) montre la posture correcte du poignet.

Celui du milieu (B) montre un poignet trop vertical et droit, manquant de flexibilité.

Celui de droite (C) montre un poignet trop incliné et qui manque de robustesse.

Le poignet doit être suffisamment flexible et résistant pour absorber les chocs liés au poids du chien et à sa démarche

 

 

Les pattes arrière

La figure ci-contre offre une vue de profil des pattes arrière. Les pattes arrière fournissent la force et l'impulsion nécessaire pour effectuer un mouvement vers l'avant. Leur structure osseuse se compose du fémur, du tibia et du péronné (cuisse), les os du tarse (cheville), du métatarse et des phalanges (pied). Tout comme pour les pattes avant, les os des pattes arrière doivent être correctement articulés entre eux et respecter les angulations. Pour avoir une structure correcte, il est nécessaire d'avoir des muscles bien entretenus, fermes et puissants.

Le schéma à gauche (A) montre la posture correcte du jarret.

Celui du milieu (B) montre un jarret trop angulé, également appelé jarret en "faucille". Les chiens se tenant de cette façon manquent d'endurance.

Celui de droite (C) montre un jarret qui manque d'angulation.

Ce type de jarret manque de force pour donner l'impulsion nécessaire à un mouvement correct.

 

 

Le fouet

Le fouet de l'Akita est le symbôle même de sa dignité et de sa beauté. Il doit être épais et bien enroulé (ci-dessous - B). L'illustration ci-contre nous donne une idée des différents types de fouet rencontrés dans les races japonaises. Un fouet de taille correcte doit pouvoir être déroulé jusqu'au jarret.

Les fouets plutôt courts ne présenteront pas un enroulement suffisant tandis que les fouets trop longs auront du mal à s'enrouler complètement et pendront sur le côté.

Il existe également différents types d'enroulements, tels que l'enroulement à gauche ou à droite, le Taiko Maki (太鼓巻き - enroulement en tambour) ou le double enroulement. Il arrive aussi que des fouets d'un même type d'enroulement ne soient pas uniformes. Certains sont trop courts et n'arrivent pas à s'enrouler, d'autres s'enroulent vers le bas sur le côté et contre les reins (ci-dessous - C). Les fouets possédant un enroulement inssufisant (ci-dessous - A) sont appelés Nage-o (投げ尾).

 

 

La robe et la couleur

La première chose qui frappe lorsque l'on observe en chien en train de poser fièrement sur le ring, ce sont son apparence générale et sa couleur. La texture de la robe contribue grandement à l'impression et à l'image globales.

La robe de l'Akita se divise en trois couches. Le surpoil, dur et plus long que les autres poils. Le sous-poil intermédiaire, qui est plus court et rèche. Et enfin le sous-poil doux et soyeux (de forme ondulée). Ces trois couches doivent exister pour obtenir une robe de structure correcte. Par ailleurs, il est attendu une grande présence de Neguro (根黒 - racine noire) dans la structure du poil, en opposition au Nejiro (根白).

 

Parmi les couleurs de robe officielles, on retrouve le roux, le bringé, le sésame (Goma) et le blanc. Les couleurs les plus présentes en exposition est le roux et le bringé, et à bien moindre mesure le blanc. Les autres couleurs ne sont quasiment plus représentées.

 

 

À l'exception du blanc, tous les chiens doivent présenter de l'urajiro (裏白 - dessous/blanc). L'urajiro fait référence aux poils blancs (chez le roux) ou blanchâtres (chez le bringé) présents sur la face inférieure de la queue et la face interne des membres. Ainsi le dessus du chanfrein doit être coloré, de même que le contour des yeux et la face extérieure des pattes. Il sera préféré une couleur plus soutenue chez les mâles que les femelles afin de conserver des caractères sexuels secondaires marqués. La robe et la couleur doivent exprimer bon goût, élégance et pureté dans la simplicité. En plus de sa qualité et de sa couleur, la robe doit être en bonne condition en termes de densité de poils et de caractéristiques. En effet, une robe en mue a tendance à altérer la couleur du sujet et ne permettra pas de l'évaluer dans sa globalité.

 

Son antonyme l'omotejiro (表白 - dessus/blanc) est uniquement présent sur les faces latérales du museau, sur les joues, sous la mâchoire, sur la gorge, le poitrail, le ventre. Il devient un défaut fondamental s'il se trouve ailleurs. La marque blanche sur la nuque est encore actuellement tolérée, mais parmi les omote-jiro disqualifiants, on retrouve :

(A) Nuke-saku (抜けサク), liste blanche traversant la totalité du front jusqu'à l'arrière du crâne.

(B) Demi-collier (半カラー), une marque blanche faisant démarrant à la base du crâne et qui rejoint l'urajiro du poitrail.

(C) Collier (カラー), une marque blanche faisant le tour complet de l'encolure.

Les chiens porteurs de ces trois types d'omote-jiro ne peuvent (en théorie) prétendre aux premières places ni aux titres de champion en exposition canine.

 

Fédération cynologique internationale versus AKIHO

L'Akita Inu est régi par deux entités différentes, AKIHO et le Japan Kennel Club (membre de la FCI), qui sont deux sociétés habilitées à enregistrer des affixes et à éditer des pédigrées. Ce sont donc deux sociétés canines parallèles, avec leurs propres règlements et leurs propres expositions, l'une dédiée à l'Akita Inu uniquement et l'autre à l'ensemble des races de la FCI au même titre que notre SCC en France.

 

AKIHO Ōdate est le berceau de la préservation de la race Akita au Japon et n'a autorité que sur l'archipel. Il est responsable de la race Akita, de l'édition du standard et de la gestion des expositions qui leurs sont propres et n'ont de valeur qu'auprès d'AKIHO. Un Meiyosho AKIHO (titre honorifique proche du "champion") n'est ainsi absolument pas reconnu par la FCI par exemple. Il est d'ailleurs extrêment rare d'avoir un Akita Meiyosho prétendre au titre de champion JKC (et inversement), pour plusieurs raisons que nous évoquerons éventuellement. De même que les pédigrées AKIHO n'ont aucune valeur auprès de la FCI, il faut donc d'abord demander l'inscription au JKC d'un chien AKIHO pour obtenir un pédigrée reconnu par la FCI... Bizarre et compliqué ? Oui et non.

 

La totalité des éleveurs japonais d'Akita Inu sont donc enregistrés à AKIHO... et très peu le sont au JKC. Pourquoi cela ? Pour une très grande partie de la réponse, il s'agit d'un facteur historique. Il n'est plus nécessaire d'argumenter sur l'importance des traditions au Japon ni du fort sentiment national qui s'en dégage ; AKIHO c'est la tradition, AKIHO c'est purement japonais. Pour une seconde partie, c'est aussi financier... Les tarifs AKIHO sont relativement élevés pour ce qui est des inscriptions (à renouveler chaque année !), de l'enregistrement des pédigrés, etc. Il est donc difficile pour les éleveurs d'Akita d'adhérer aux deux organismes d'autant plus que l'Akita Inu ne se vend presque exclusivement qu'entre membres AKIHO pour élevage et non pour compagnie... Hé oui, l'Akita Inu n'a pas si bonne réputation que ça sur l'archipel, c'est un grand chien qui prend de la place, c'est un chien difficile à gérer et il n'y a pas le même rapport historique chien/homme qu'en Europe... La troisième raison est qu'AKIHO ne possède quasiment aucun réglement d'élevage si ce n'est un respect du standard et l'enregistrement des chiots qui doivent être exclusivement issus de deux parents AKIHO. À titre d'exemple, la reproduction de chiens de 8 mois ? Pas de problème ! (Note : je ne critique ni ne cautionne, étant donné qu'il s'agit d'un différend culturel). Le JKC au contraire dépend de la réglementation FCI et de tout ce que ça implique : interdiction de reproduire des Akita avant 15 mois par exemple... めんどくさい (chiant) pour les éleveurs AKIHO. Pour finir, JKC et AKIHO sont indépendants et l'un ne contrôle pas l'autre... En d'autres termes, si un éleveur AKIHO veut inscrire un chien au JKC pour obtenir un pédigrée international FCI... pas de souci ! Et donc, si le chien est né d'une femelle de 10 mois et d'un mâle de 8 mois sous AKIHO, ça passera sans problème au JKC puisqu'il n'y a pas de contrôle inter-organismes, il suffit de payer les frais administratif et c'est parti. En d'autres termes, l'éthique d'élevage dépendra de l'éleveur lui-même et les deux sociétés canines ne sont pas un gage d'éthique.

 

Revenons-en rapidement aux expositions... Comme je l'ai dit plus haut, chaque société possède son propre système d'exposition, eux aussi indépendants. Puisque la quasi totalité des éleveurs d'Akita sont inscrits à AKIHO, il est logique que la quasi totalité des Akita Inu soient présentés qu'en exposition AKIHO.

Le système d'exposition JKC et le système AKIHO sont diamétralement opposés, et aussi surprenant que cela puisse paraître, le système AKIHO se rapproche un peu de nos expositions nationales pour ce qui est de l'ambiance. Le système JKC quant à lui se rapproche plus des expositions américaines et sont des évènements ultra professionnels. Ainsi, lors d'une expo JKC le chien est majoritairement noté sur le "show", certes le chien doit être dans le standard mais c'est sa présentation et sa façon de courir qui feront toute la différence. C'est un milieu sous grande influence des handleurs professionnels, et non celui de l'éleveur lui-même. Pour une expo AKIHO, c'est un peu le contraire, et l'importance est donnée sur la statique, la posture immobile, le physique du chien et son "aura" d'Akita. Voilà pourquoi il est difficile pour un chien de gagner sous les deux systèmes, d'autant plus qu'il faut un certain nombre d'Akita inscrits dans une même classe en expo JKC pour qu'une victoire soit validée... contrairement aux expositions SCC en France où un seul chien suffit pour obtenir le fameux carton de la victoire par comparaison. Il y a bien sûr des "astuces" pour réussir à valider des victoires au FCI... mais je laisse votre imagination faire le reste.

 

Autre point à soulever... La présentation des chiens à proprement parler. AKIHO, commme dit plus haut, est une société dédiée à l'Akita fort de son histoire et imprégnée des traditions. L'Akita Inu est élevé et présenté comme une œuvre d'art, le but ultime étant le titre de Meiyosho. C'est pour cela, que les expositions AKIHO ont un côté folklore très prononcé. Dans ce folklore, on retrouve le fameux set "collier/laisse" en soie, argenté ou doré ou les laisses en coton de différentes couleurs. Leur but, pouvoir tirer au mieux sur l'encolure du chien pour lui "gonfler" la tête et le rendre plus massif et "féroce" que son adversaire (pour des raisons que vous comprendrez mieux après avoir lu la partie "Histoire de l'Akita"), ainsi un chien se montrant "agressif" ne poserait pas de problème pour gagner tant qu'il brillera sur le ring. Du côté du JKC, c'est plutôt l'inverse, car on va encourager la légèreté de la course, l'obéissance du chien et la finesse des traits avec une laisse fine sans gonfler la tête. Si l'on considère les choses sous cet angle, les présentations AKIHO utilisées en Europe sont donc totalement aberrantes voire prétentieuses puisque nous ne sommes pas Japonais et n'avons pas les mêmes histoire et traditions. Et pour rappel, la règle FCI en matière d'exposition :

 

"Un chien doit être présenté avec une laisse le moins serrée possible, d'une manière naturelle, afin d'obtenir un mouvement correct et spécifique à la race. Tirer un chien par le cou ou la queue est interdit.

Il est interdit de toiletter un chien avec une substance qui aurait pour effet d'altérer la structure, la couleur ou la forme du poil, de la peau ou du nez. Seuls le brossage et la coupe des ongles sont autorisés. 

L'exposant qui ne respecterait pas ces règles de présentation doit être invité à quitter le ring. Bien que cela n'affecte pas la santé ou le comportement du chien directement, le juge a la possibilité de refuser le jugement du chien ou de lui attribuer une qualification moindre."

 

Beaucoup de choses à méditer...